Après avoir quitté Rouen pour rallier Le Havre vendredi, Pep Costa et les 36 autres marins engagés dans la 55e édition de la Solitaire du Figaro Paprec vont véritablement entrer dans le vif du sujet ce dimanche. A 15 heures, ils se sont élancés pour la première des trois étapes de l’épreuve, un morceau de 615 milles à destination de Gijón (Espagne), via le phare de Wolf Rock, au sud-ouest de l’Angleterre. Si elle s’annonce complexe, cette première manche va en réalité se jouer en deux temps, avec une première partie de course tonique et une deuxième nettement plus délicate. De quoi, selon le skipper de VSF Sports, générer des écarts significatifs et donc ouvrir le jeu en grand, d’entrée !
« Cette première étape s’annonce assez copieuse. D’une part, parce qu’elle s’annonce longue et, d’autre part, parce que de nombreuses incertitudes demeurent sur le plan météo, en particulier dans le golfe de Gascogne », annonce Pep Costa qui s’attend à une entame assez costaude, tout en contraste avec le reste de la course. « La sortie de la Manche promet d’être assez intense, au près, avec un flux de sud-ouest d’une vingtaine de nœuds sur une mer plutôt formée. Ça va taper et pencher. La première nuit sera assurément très inconfortable et peu propice au répit », détaille le skipper de VSF Sports qui risque, de fait, de peu dormir lors des premiers milles mais qui sait néanmoins qu’il devra être parfaitement lucide une fois le fameux phare de Wolf Rock dans son sillage. « Dans le golfe de Gascogne, tout l’enjeu sera de réussir à bien négocier une dorsale en reconstruction. De quel côté l’aborder ? Comment jouer au mieux les différences de pression ? Pour l’heure, impossible de se projeter. Il faudra donc bien comprendre l’évolution de la météo et aussi savoir faire preuve d’opportunisme », commente le Barcelonnais qui sait que la partie s’annonce piégeuse et par ricochet dangereuse, le classement général de l’épreuve étant établi au temps et non aux points.
Vrai départ à la pointe Bretagne ?
« Il va y avoir des options. On risque en effet de voir d’importants écarts se créer en latéral dès le débordement de la pointe Bretagne. Cela va ouvrir le jeu en grand. A mon sens, c’est véritablement là que la course va débuter », a souligné Pep qui va devoir être parfaitement en forme et lucide lorsque les choses vont commencer à se corser sur le plan stratégique. « Il va falloir avoir les yeux bien ouverts pour bien jouer les différents petits phénomènes qui vont se présenter sur la route. Ça ne sera certainement pas facile. J’espère être dans le bon paquet et ne pas oublier que jusqu’au bout, il risque de se passer des choses. L’histoire de la course a souvent montré que les arrivées à Gijón (l’épreuve y fait escale cette année pour la 14e fois ndlr) pouvaient générer d’improbables rebondissements, surtout de nuit », a relaté Pep Costa dont les derniers routages sont de plus en plus optimistes et laissent désormais envisager les arrivées des premiers dans le port Asturien jeudi après-midi.
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