Pep Costa en tête après une première nuit piégeuse dans l’archipel des Açores

Pep Costa a pris hier à 14 heures (heure de Paris) le départ de la deuxième étape de la course Les Sables – Horta – Les Sables, qu’il dispute en solitaire. Ce mercredi matin, il mène la flotte après une première nuit particulièrement complexe dans les méandres météorologiques de l’archipel. Marquée par un vent instable et souvent contraire aux prévisions, cette entame de course a donné le ton : le retour vers la Vendée s’annonce aussi exigeant que stratégique, avec déjà près de 40 milles d’écart (environ 64 km) entre les extrémités de la flotte. Si le skipper de VSF Sports réalise un excellent début de parcours, il reste pleinement conscient de la difficulté à venir et garde la tête froide.

©Vincent OLIVAUD / Les sables - Horta 2025

Une entame tactique dans les pièges des Açores

La sortie de l’archipel a rapidement tourné au casse-tête pour l’ensemble de la flotte, et Pep Costa n’y a pas échappé. Alors qu’ils s’attendaient à naviguer dans un flux de nord, les solitaires ont finalement dû composer avec un vent instable, venant successivement de l’est, du sud-est puis du sud – des conditions très éloignées des modèles.

« Je m’étais un peu décalé au nord pour anticiper les calmes, mais le vent est arrivé de l’autre côté. Il a fallu vite s’adapter », explique le Catalan. Dans ce contexte incertain, il a choisi de s’éloigner prudemment de l’île de Terceira, dont le relief culmine à 1 023 mètres, afin d’éviter les effets de dévent liés à cette masse montagneuse.

« Ce petit décalage m’a permis de rester dans le bon paquet. » À la faveur d’une accalmie météorologique, il parvient ensuite à remonter progressivement vers le nord, dans un flux plus conforme aux prévisions, et impose depuis un rythme soutenu à bord de son Class40.

Un défi en solo qui ne fait que commencer

Malgré cette belle entame, Pep Costa reste lucide. Il sait que cette deuxième manche sera longue, technique et semée d’embûches : « Être en tête, c’est motivant, mais à ce stade ça ne veut pas dire grand-chose. Ce qui compte, c’est de rester concentré. »

À bord de VSF Sports, l’intensité des premières heures a laissé peu de répit : réglages incessants, matossage, et une météo encore floue pour les jours à venir. Si le rythme s’est légèrement apaisé ce mercredi matin – il avance actuellement à 9 nœuds sous gennaker –, la suite reste très ouverte : vents faibles, transitions imprécises et options marquées entre les routiers promettent une régate à rebondissements.

Pour l’Espagnol, cette navigation en solitaire constitue un vrai saut dans l’inconnu. « C’est étrange au début d’être seul, mais je m’y adapte bien. Je fais en sorte de naviguer proprement, d’éviter les erreurs et de tout vérifier deux fois. » Appliqué et motivé, il aborde cette traversée retour avec humilité et ambition : tracer une belle route vers Les Sables-d’Olonne et confirmer, en solo, les belles promesses entrevues à l’aller.